En 1883 la communauté chrétienne de Hammamet comptait une centaine de membres. Le besoin d'un lieu de culte devenait pressant. Les autorités françaises édifièrent en 1884 une église catholique sur l'actuelle avenue de la répuplique. L'édifice fut démoli en 1976 et une poste fut construite en lieu et place de l'ancienne église.

En dehors des remparts, s'étens la ville européenne avec son église, son bureau de poste son hôtel et ses autres commodités urbaines. Entre 1895 et 1900 les autorités coloniales procédèrent successivement à l'ouverture d'une ligne ferroviaire et à l'adduction des eaux de l'oued El Faour. L'école primaire des garçons fut construire en 1901. Il s'agissait de l'ancienne aile de l'école Ali Belhouane qui faisait aussi fonction de bureau de poste. Auparavant, les enfants hammamétois fréquentaient des écoles de fortune, d'abord dans la médina puis en dehors des remparts.

La médina de Hammamet a de tout temps forcé l'admiration de ses visiteurs pour propreté légendaire, sa modestie, sa luminosité et la sérénité qui y règne. A l'intérieur de la médina, à côté des maisons arabes vivaient des familles juives et chrétiennes, en bon voisinage, dans un climat de concorde et de compréhension.

Cette concorde qui s'est établie au fil des siècles, a été fortifié par les souffrances endurées en commun. 

Au ras du rivage, le cimetière chrétien de Hammamet côtoie le cimetière musulman. C'est le commandant Désiré Bordier qui ordonna sa construction en novembre 1881 pour y enterrer 12 soldats français morts la même année. Près d'eux, au pieds des remparts fut enterré Bordier lui-même. Le cimetière chrétien comprend aujourd'hui une centaine de sépultures dont celle de Bettino Craxi, ancien Président du conseil italien de 1983 à 1987, enterré le 19 janvier 2000.

Au début du XXème siècle, Hammamet est devenue un haut lieu de villégiature et un point de ralliement d'écrivains, d'artistes, modélistes et autres célébrités en quête de calme, de beauté et d'incognito ...Paul Klee y effectua, en 1914 un séjour mémorable en compagnie d'Auguste Macke, à l'issue du quel l'artiste peintre dira :"la couleur et moi sommes un". Mais aussi André Gide, Bernanos, Frank Wright, Jean Cocteau, Wallis Simpson la duchesse de Windsor, le roi Edouard VIII... et tant d'autres s'installèrent à Hammamet plus ou moins longtemps pour se ressourcer, s'inspirer ou encore pour remplir leurs yeux de lumière.

Dans les années 20, un mécène Roumain Georges Sébastien est conquis par Hammamet. Il s'y installa et construisit une somptueuse villa enfouie dans les vergers : la villa Sébastien classé aujourd'hui patrimoine culturel. En 1962 la villa ainsi que son immense parc furent acquis, après de rudes tractations, par l'état tunisien qui décida d'en faire, non pas un hôtel supplémentaire, mais un lieu de création et d'échanges culturels. Et ainsi naquit le centre culturel international de Hammamet.

 Durant la deuxième guerre mondiale, la villa Sébastian fut réquisitinnée pour servir de quartier général au maréchal Rommel puis aux généraux alliés qui y élaborèrent leurs plans de guerre concernant la campagne d'Afrique du Nord. Parmi les célébrités qui visitèrent Hammamet à cette époque figurent Winston Churchill, les généraux Von Armin, Montgomery et Eisenhower ainsi que le roi Georges VI.

 Le 21 janvier 1952 à l'instar du reste du pays, les hammamétois se révoltèrent contre l'occupant français. La barricade élevée sur la route principale fut attaquée par l'armée et une fusillade s'ensuivit. C'est au cours de ces accrochages, qui se sont poursuivis des heures durant, que Taieb El Azzabi est assassiné par les soldats français au quartier El Houanet sur le toit de Hammam El Lilani ou il s'était caché.

Jusqu'en 1957 Hammamet ne comptait qu'un seul hôtel : l'hôtel de France. Construit au début du siècle (existe en 1902), il servait de lieu de séjour aux Européens en visite à Hammamet. De nombreuses célébrités, écrivains, artistes et hommes politiques y ont passé leurs vacances. Remarquable par son style architectural, il est aussi l'ancêtre prestigieux de toute l'hôtellerie hammamétoise et porte en lui le germe du développement prodigieux du tourisme actuel. Après l'indépendance, il devint le siège de la municipalité de la ville. Hélas, il connut en 1999 le même sort que l'ancienne église catholique et fut démoli et remplacé par une bâtisse "plus moderne".

        Enfoui dans les jardins du centre culturel international, protégé par des eucalyptus géants, le théâtre de plein air de Hammamet fut conçu et construit en 1964 par les architectes français Paul Chemetov et René Allio. Depuis son inauguration, le 20 juillet 1964 par une version arabe "d'Othello" mise en scène par feu Ali Ben Ayed, le théâtre de plein air de Hammamet vit se succéder, à un rythme soutenu, les spectacles les plus divers : ballets, concerts, chants et danses, théâtre, cinéma... Il abrite de puis 1968 le festival International de Hammamet.